Mercredi 17 juin 2009

Première réaction de Soso pour me résumer la journée au téléphone : “ Journée de m....., de m..... et de boue”. Bon, ben, ça commence bien... En plus, elle vient officiellement d'interdire la prononciation du mot “chaussure” en voyage à cheval. Vous savez comme le mot “corde” au théâtre ou le mot “lapin” sur les bateaux... Bref, voici quelques explications...

Pour la mettre de bonne humeur, sa journée commence par la découverte d'une tique sur la jambe, sous sa douche matinale. Ca, c'est déjà pas terrible en temps normal, alors : en voyage...pfff !

L'équipe prend la route, Solenne marche en tongue, ses chaussures séchant tranquillement sur le dos d'Ousbeck... (Oui, on est encore en Picacardie!). Un peu plus tard, elle rencontre un agriculteur très sympathique à qui elle demande où mène le chemin forestier qui se dresse devant elle. “Ce chemin ? Il mène au bout du monde...!” “Ca tombe bien, lui répond Soso, j'y vais!”. Même pas peur notre Soso ! Elle s'y engage donc, après avoir remis ses chaussures et raccroché ses tongues sur Bebeck (et, oui, c'est important !). Le chemin avance en Z, c'est un peu long mais ça passe, lorsque soudain...plus de chemin du tout... Bon, ça ne fait rien, Solenne tire “plein sud” sur la carte et repart de plus belle... Oui, de plus belle dans de la belle boue ! Et la galère commence. En essayant d'en sortir, elle débouche sur un champ clôturé pour les sangliers, impossible à franchir. Demi-tour pour un embourbage de première... et oh, sauvés, elle aperçoit un bout de chemin avec des traces de chevaux, ils vont pouvoir souffler un peu ! Erreur fatale, c'est le pire des chemins qu'ils n'aient jamais emprunter: d'énormes flaques d'eau, des mares de boue, So est obligée de courrir pour ne pas s'enfoncer, elle fait forcer Ousbeck pour qu'il se s'embourbe pas à son tour... C'est une lutte de chaque seconde... Finalement, au bout de 3 heures (au lieu d'1), la délivrance, ils sortent de la forêt maudite, épuisés, de la boue jusqu'au cou... Solenne s'assoit enfin pour une pause casse-croûte bien méritée... C'est alors qu'elle scrute Ousbeck de plus près... un Ousbeck qui lève le postérieur, aïe aïe, mauvais signe... Elle qui ne voulait pas le faire forcer ces premiers jours, c'est râté... Elle s'approche de lui et découvre... qu'il a perdu une easy boots dans la bataille ! Moindre mal mais quand-même... Pour continuer dans la foulée, elle s'aperçoit également qu'une de ses tongues est arrachée... Bilan des comptes : 1 easy boots perdue, une tongue en lambeau et des chaussures de marches trempées et... “marron-crouté”!

Solenne se fait consoler, un peu plus loin par des gens sympathiques qui lui offrent un verre de Coca- cola et une part de tarte à la cerise. Ils lui indiquent également des voisins agriculteurs chez qui elle pourrait éventuellement s'installer... Oui, mais voilà, je vous donne la conversation de “présentation”:

“- Par contre, j'veux votre nom et votre prénom... enfin si vous avez une carte d'identité...”

- Oui... bah,... pas de problème...”.

Solenne en avait les larmes aux yeux en tendant son passeport. Pour finir, les gens seront quand-même accueillants... Il n'empêche, elle se réfugiera chez la famille qui lui avait offert la tarte à la cerise et cette fois, c'est le champagne qu'ils lui feront gouter. Elle prendra aussi une bonne douche, pas volée !!

Le soir, elle téléphone à Florence et Jean Albert pour conter ses malheurs et partager un p'tit moment de chaleur...! Et vers 20h30,...Jean Albert la rejoint avec dans ses sacs : une ancienne easy boots qu'elle avait laissée là-bas, la boîte à outils et même une bière bien fraîche! Tout est réparé, même la tongue ! Merci à Monsieur “SOS dépannage” qui n'a pas hésité à faire 3 heures de route en tout pour voler au secours de Soso et Bebeck !

Jeudi 18 juin 2009

Ce matin l'équipe repart... dans la boue ! Mais Solenne refuse de faire forcer Ousbeck aujourd'hui. Ils prendront donc la route, pas de risques inutiles ! Ousbeck marche avec 2 easy boots aux antérieurs seulement, tout va bien. Vers 15h, on leur propose de s'installer chez des gens. Mais Solenne doit quasiment planter sa tente dans les orties et Ousbeck n'aura pas assez d'herbe pour la nuit. Ils continuent donc et quittent définitivement l'Aisne pour la Marne. Ils s'arrêtent dans le Hameau de Verdon à Fransauges dans une ferme dont les propriétaires sont à la retraite. La dame est ravie de les voir et leur propose immédiatement le gite... Le monsieur demande quand-même au passage les noms et coordonnées de Soso... Mais elle est moins surprise et se résigne... (Décidement, vous n'inspirez plus confiance avec votre grosse bête noire, Mademoiselle!). Finalement, elle sera logée et nourrie, on lui préparera même le pique-nique du lendemain...
Il faut avoir la confiance des gens, après tout va bien...me dit Soso...

boue Ousbeck